Solennité de Ste Marie Mère de Dieu et Reine de la Paix (C) – 01 janvier 2025

Textes du jour : Nb 6, 22-27 — Ps 66 (67), 2-3, 5, 6.8 — Ga 4, 4-7 — Lc 2, 16-21

Quand deux amoureux font un vœu en silence, ils savent que l’autre est forcément présent dans ce vœu.
Ça va tellement de soi.
Intimement unis l’un à l’autre, ils voient les événements à venir à la lumière de leur relation.
Ils ne sont rien l’un sans l’autre.
Frères et sœurs, pourquoi devrait-il en être autrement avec le Dieu de notre espérance ?
Oh, évidemment d’une façon sublime et incomparable.
Notre relation à Dieu dépassant tout ce qui pourrait en être dit.
Dieu,  en son fils Jésus, sait  ce qu’il y a en l’homme.
Benoît XVI disait : « si Dieu ne se révèle pas, nous faisons étreinte du vide ».
Par le mystère de Noël, Dieu, si différent, se fait si proche !
Parce que Dieu s’est fait nôtre, nous ne faisons plus étreinte du vide.
Nos vœux sont pétris de la glaise de chaque jour. Nous les écrivons à l’encre de nos sentiments et aspirations.
Nous les formulons, selon la conjoncture, avec candeur, imagination, affection, ferveur,  ou lassitude et désespérance.
Les textos  conviennent-ils davantage à nos existences empressées ?
Nos bilans annuels  infléchissent-ils la teneur du nouveau millésime ?
Dieu s’est fait l’un de nous, à l’exception de toute complaisance au péché.
Il recueille nos vœux.
Il saisit leur ambivalence et leur pureté.
« Un pauvre crie, le Seigneur entend » (ps 33)
Mais, plus encore, le Seigneur aspire à ce que nous écoutions ses vœux divins  pour l’humanité.
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Luc 18)
« Que le Seigneur te bénisse et te garde ! »(Nombres 6)
Pour celui qui aime le Christ, l’an nouveau est saisissement d’une confiance renouvelée.
Chemin d’une espérance,  quand l’année est jubilaire.
Venir à l’eucharistie du premier janvier, c’est solliciter Marie, afin qu’elle nous régénère dans une  ardeur revivifiée.
C’est porter dans la mort et la résurrection de Jésus, tout ce que son être récapitule,  et que nous discernons encore si petitement.
Tous, chers amis,  nous avons fait expérience de demandes formulées à Dieu ne se réalisant pas.
De promesses faites à autrui, ou à nous-mêmes, n’aboutissant jamais.
Butant sur notre conception de Dieu.
Pensant que Dieu est sourd, surbooké ou inexistant.
La réalité est que nous n’avons pas fini de convertir nos vœux.
Nous commençons à peine à consentir que nos vœux ne soient plus taillés à nos calculs, mais inscrits dans le cœur de Dieu.
« Non ma volonté, mais la tienne » (Luc 22)
Des vœux selon le cœur du Créateur et rédempteur.
« Ah si mon peuple m’écoutait » (Ps 81)
D’année en année, nos vœux, très païens, ont à se laisser évangéliser à la tendresse de Dieu. A sa justice. A sa paix.
Frères et sœurs,  les vœux d’inspiration chrétienne ne négligent  pas la couleur du temps. Mais comme disait St Paul tout à l’heure, ils posent le regard « à la plénitude des temps » (Galates 4)
Cette plénitude n’est pas un horizon imaginaire.
Cette plénitude n’est pas ignorante du poids du jour.
Cette plénitude est de devenir fils dans le Fils.
Adoptés filialement en Jésus.
Notre carte de vœux est celle-là.
« Tu n’es plus esclave mais fils ».
St Paul s’écrie : « C’est l’œuvre de Dieu !  »
Souhaitons-nous une année 2025 dans cette plénitude filiale.
Pour tous ceux qui franchiront le seuil de la cathédrale. Pour tous nos frères en  Hauts de France.
Pour nos contemporains, pour le cosmos.
Pour chaque être  vivant connu de Dieu, sainte année jubilaire !

Mgr Bernard Podvin, Chanoine ND Treille