Solennité de l’Immaculée Conception – célébrée le 9 décembre 2024-
Le 8 décembre marque la fête de l’Immaculée Conception.
Pour la foi chrétienne, Marie est indissociable de l’enfant qu’elle a porté, Jésus, en qui s’est totalement manifesté le Dieu vivant. Elle est appelée, depuis le concile d’Éphèse (431), « Mère de Dieu ».
Selon la tradition catholique, depuis le dogme promulgué par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, elle est déclarée préservée du péché originel dès sa naissance.
Cette solennité est célébrée le lundi 9 décembre, le 8 décembre étant cette année un dimanche.
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HOMÉLIE IMMACULÉE CONCEPTION
Un prêtre demanda à Bernadette Soubirous si elle entendait directement la voix de la Sainte Vierge.
« Oh très bien, répondit-elle. Mais il me semble que le son de sa voix ne passe pas par ses oreilles. Mais par ici ». Elle porta la main sur son cœur. (1)
À Nevers, dans ses ultimes moments, Bernadette demanda qu’on pose un Christ sur son cœur. On prit même la précaution d’attacher ce Christ afin qu’il ne la quitte pas dans ses mouvements de douleur. (2)
C’est bien le cœur de Bernadette qui est touché. Comme le vôtre j’espère, frères et sœurs !
On a parfois réduit la petite bigourdane en simple factrice qui porterait le message de Massabielle au presbytère du curé Peyramale.
« Que soy era Immaculada councepciou ».
Je suis l’Immaculée Conception.
Parallélisme remarquable entre le phrasé patoisant et la traduction française.
Le dogme promulgué par Pie IX.
A ne pas confondre avec la conception virginale de Jésus, même si notre Seigneur unifie ces mystères dans l’humble croyante de Nazareth.
Marie, indissociable de l’enfant qu’elle porte.
Marie, Mère de Dieu depuis le Concile d’Ephèse en 431.
Marie venant le dire à Bernadette.
Non comme une vérité de surplomb.
Mais comme auto révélation.
En première personne.
« Je suis. Que soy ».
Afin que les cœurs soient touchés.
Par la médiation d’une humble fille de la bourgade de Lourdes.
Afin que l’affirmation théologique soit relayée
par des cœurs humbles
« Les petits comprennent » exulte Jésus en louant son Père avec gratitude (Luc 10)
Marie se définit par le don de Dieu.
En elle tout est grâce par pure miséricorde.
Frères et sœurs, si rien n’est impossible à Dieu quand les volontés humaines se tissent pour reconstruire une cathédrale en sa splendeur, pourquoi alors tant de clivages pour chercher le bien commun à échelles nationale et planétaire ?
Le serpent, dont parle le livre de la Genèse,
rampe encore sur le ventre (Gn 3)
Il est encore terriblement diviseur de ce que l’homme a de meilleur en lui.
Le serpent rampe encore et ne se satisfait pas de manger la poussière.
La question du mal est omniprésente.
La fête de l’Immaculée Conception vient nous saisir en ce mystère originel.
Nous accomplissons si souvent le mal qui n’est ni notre désir, ni notre vocation (Romains 7)
Le bien que nous souhaitons serait-il irréalisable ?
Dieu n’est-il pas venu en Marie préserver la demeure de son Fils ? (3)
Il n’est pas anodin que l’immaculée conception se nomme seulement à la seizième apparition à Lourdes.
Comme s’il fallait du temps aux sachants.
Du temps, du temps.
De l’humilité.
Afin que les réticences soient submergées par l’Esprit.
Dieu n’a pas notre horloge.
L’épître aux Éphésiens vient de dire qu’en Christ nous avons été choisis, afin que nous soyons immaculés devant Lui dans l’amour.
Choisis, dès avant la fondation du monde (Eph1).
Et pourtant si lourds certains jours en notre quotidienneté.
« Comment cela va-t-il se faire ? » était la question de Marie.
Elle comprit que l’Esprit venait sur elle afin qu’elle soit servante d’un mystère plus grand que soi.
Cette fête mariale inscrite en notre Avent n’est donc surtout pas accablement devant l’inaccessible.
Elle dit au contraire l’estime inouïe que Dieu nous porte en la Mère de son Fils.
A toi plus particulièrement frère en Syrie, en Ukraine, sur ton lit d’hôpital ou dans ta grande détresse psychique.
Notre Mère préservée de toute souillure, refuse la désespérance envers quiconque se laisse toucher par son Fils (4)
Un chantre de l’Immaculée fut par excellence, le Père Kolbe. Il offrit sa vie en 1941, en camp nazi, en place d’un père de famille.
Il appelait Marie sa « petite mère ».
Achevons ce propos en l’écoutant :
« Immaculée Conception, Vierge très aimante. Me voici à tes pieds. Dispose de moi comme tu le désires. Toi seule vaincras les hérésies dans le monde entier. Qu’en tes mains immaculées si riches de miséricorde, je devienne instrument de ton amour capable de ranimer tant d’âmes tièdes et égarées. Ta seule présence attire les grâces ».
Ave Maria !
Mgr Bernard Podvin, Chanoine ND Treille
1- Nouvelle revue théologique 2008 Jean-Marie Hennaux
2- Jean Pierre Lemaire : « Bernadette Soubirous, la plus secrète des saintes » Salvator 2024
3- Préface de la Solennité de l’Immaculée
4- Message dès apparitions de Pontmain.