Solennité de la Pentecôte (C) - 7 et 8 juin 2025 | Cathédrale Notre-Dame de la Treille

AELF : Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

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Pentecôte d’hier, Pentecôte aujourd’hui

En ce dimanche de Pentecôte, nous fêtons un événement : le don de l’Esprit Saint. Mais n’oublions celui qui nous le donne ! Nous célébrons Dieu, Père et Fils qui nous donnent l’Esprit.

Trois signes illustrent cet événement dans le récit des Actes des Apôtres, trois signes qui nous permettent de mieux entrer dans cet événement qui nous dépasse. Lesquels ?

D’abord, le vent ou plutôt le souffle. Écoutons le psaume de ce jour : ‘tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre’. C’est le souffle de la création, de la vie, de la naissance…

Ensuite le bruit et le feu. Ces deux signes rappellent aux témoins de la scène le don de la Loi à Moïse, au Sinaï, tel que nous le raconte le livre de l’Exode au chapitre 19. La loi apprend au peuple à vivre l’alliance.

Or, nous célébrons la Pentecôte : nous sommes 50 jours après Pâques – c’est le sens du mot pentecôte – Depuis Pâques tout est changé. La vie n’est plus vaincue par la mort : c’est une vie nouvelle qu’apporte le Christ ressuscité ! La Loi est une loi nouvelle : celle des béatitudes, donnée par le Christ au début de sa mission, sur la montagne. La Pentecôte accomplit Pâques. Aujourd’hui, nous célébrons la naissance d’un peuple nouveau.

Le don de l’Esprit nous permet de nous tourner vers Dieu et de l’appeler ‘Abba’, Père. Le don de l’Esprit fait de nous des fils et donc des frères. Le don de l’Esprit fait de nous un peuple de fils et de frères. C’est cela l’Église ! Etre fils, c’est se recevoir de Dieu. Etre fils appartient à notre identité profonde : humainement, nous sommes les fils de nos parents jusqu’à notre mort.

Le fils garde des paroles de ses parents. Nous avons tous inscrit au plus profond de nous-mêmes telle parole, telle attitude de nos parents : cela nous habite. Avec la grâce de l’Esprit, la Parole de Dieu est appelée à nous habiter de la même manière.

Elle est une telle bonne nouvelle, que nous ne pouvons pas nous taire… Vous savez, une naissance c’est une sortie ! Le fœtus qui ne sort pas du ventre de sa mère est condamné à mourir…

Et voilà nos apôtres qui étaient terrés dans leur maison, qui sortent, qui osent parler et même proclamer la bonne nouvelle de Pâques. Christ est ressuscité et nous sommes pardonnés, nous sommes libérés du mal et de la mort.

Cette Bonne nouvelle est compréhensible par chacun des auditeurs et pourtant ils étaient de toutes langues, de tous peuples et nations parce qu’elle le langage de l’amour et le langage de l’amour est universel.

Nous célébrons la Pentecôte : Pentecôte d’hier, Pentecôte d’aujourd’hui. Que faisons-nous en effet ici, dans cette cathédrale ? Avec la grâce de l’Esprit, nous apprenons à accueillir des textes comme Parole de Dieu, comme étant Dieu qui nous parle, dans notre langue, aujourd’hui. Avec la grâce de l’Esprit, dans la dynamique de la prière eucharistique, nous prierons Dieu ‘Père’, ‘Notre Père’. Avec la grâce de l’Esprit, nous ouvrirons nos mains, notre bouche pour communier et nous dirons ‘amen’, je crois que le corps du Christ mort et ressuscité se donne à moi et aux autres, à mes frères.

Pentecôte d’hier : Pentecôte d’aujourd’hui. Rendons grâce à Dieu pour le don qu’il nous fait. Et continuons à faire nôtre la prière d’ouverture de ce dimanche : ‘Seigneur, continue dans le cœur des croyants ton œuvre entreprise au début de la prédication apostolique.’

Père Bruno Mary, recteur de la cathédrale Notre-Dame de la Treille

Solennité de la Pentecôte (C) – 7 et 8 juin 2025