La Sainte Famille (C) – 29 décembre 2024
Illustration : (Icône de Sr Marie-Véronique-Atelier Saint Séraphim : ICI)
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Textes du jour : 1 S 1, 20-22.24-28) — Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10 — 1 Jn 3, 1-2.21-24 — Lc 2, 41-52
Homélie
En famille, à la suite du Christ, prenons la route de Pâques
La plupart d’entre nous avons une crèche dans notre logement… Jésus a grandi dans une famille, celle de Marie et de Joseph. Une famille toute simple et un peu comme la nôtre… La famille est le premier lieu d’humanisation (notre premier berceau d’humanité). Nous y apprenons ce qu’est la vie, les relations humaines. Nous pouvons y vivre de grands moments douloureux et heureux : une naissance ; la maladie ; les ruptures et les retrouvailles ; la mort… La famille qui pèse et sur laquelle nous pouvons nous appuyer… Elle est marquée par nos limites, notre péché et nos désirs d’une humanité plus belle…
Une réalité qui a besoin d’être sauvée comme toutes les réalités humaines. Nos familles sont blessées par le mal et la mort. Nos difficultés familiales en témoignent. Et cependant, nos familles sont appelées à devenir davantage saintes.
Comment peuvent-elles être sanctifiées, sauvées ? Jésus ne fait pas un grand discours sur la famille mais il nous parle à travers les événements de la vie : lesquels ?
‘Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.’ Être pèlerin, faire un pèlerinage c’est désirer marcher la suite de Jésus. Vous savez que 2025 sera une année jubilaire où nous serons invités de manière plus particulière à marcher à la suite du Christ dans l’espérance. Désirer marcher à la suite de Jésus, c’est se laisser sanctifier par lui. Les parents de Jésus vont au temple de Jérusalem, lieu objectif de la présence de Dieu, afin d’y célébrer Pâques. Et si nous vies familiales étaient appelées à devenir des chemins de Pâques afin de vivre en présence du Père ?
Deuxième événement. A retour de ce pèlerinage, Marie et Joseph perdent Jésus. Ils ne le retrouvent plus dans la caravane. Jésus leur échappe et ils le cherchent pendant trois jours. Expérience fondamentale dans toute relation : l’autre, le conjoint, l’enfant, nous échappe. Expérience heureuse et douloureuse de l’altérité. Nous ne sommes pas l’autre, nous ne sommes pas Dieu. Reconnaitre les limites de notre humanité, vivre notre humanité. Pour être sauvé il nous faut reconnaître notre petitesse, notre humanité. Heureux les pauvres…
Ils retrouvent Jésus au bout de trois jours, ‘assis au milieu des docteurs de la Loi’ : Jésus les écoutait et leur posait des questions, et ‘tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.’ Ils découvrent un autre visage de leur fils. Ils découvrent en lui un sage, une personne qui a une intelligence de la vie et de Dieu. C’est peut-être un visage de Dieu qui nous est méconnu. Dieu nous sauve par son Fils en nous révélant son identité et le sens de la vie. Etre sauvé, c’est accueillir la connaissance, la révélation de Jésus.
Ses parents l’interrogent : mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Jésus leur répond : ‘il me faut être chez mon Père’. Les parents ne comprennent pas la réponse de Jésus, Cette incompréhension pourrait provoquer une rupture. Il n’en n’est rien ici. Jésus leur est soumis et continue de grandir. Quant à Marie, elle garde tous ces événements dans son cœur. Elle nous montre l’attitude qui convient : non pas refuser de comprendre mais accepter de ne pas tout comprendre tout de suite et faire confiance. Jésus se doit d’être d’abord à son Père afin que son Père soit notre Père. Comme nous dit l’apôtre : ‘voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus-Christ, et nous aimer les uns les autres.’
Afin d’être chez le Père. C’est ainsi qu’en famille, nous demeurons en Dieu. Nous le laissons habiter notre vie, nous le laissons prendre soin de nous et nous nous soucions de lui, à la suite de Marie et de Joseph, nous apprenons à discerner sa volonté et à la faire, nous apprenons à aimer et à nous laisser aimer dans la confiance. ‘Accorde-nous Seigneur, d’être unis en famille par les liens de ton amour afin de goûter la récompense éternelle dans la joie de ta maison’. (cf prière d’ouverture)
Père Bruno Mary, recteur de Notre-Dame de la Treille