Homélie du 19 décembre 2021

« Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ! » Si souvent nous faisons nôtres les propos d’Elisabeth en nous confiant à la Vierge Marie ou en récitant le chapelet. Nous aimons répéter les paroles de bénédiction de la cousine émerveillée, alors que l’enfant qu’elle portait a tressailli d’allégresse lorsqu’il a reconnu le Seigneur qui venait à lui. Deux femmes, deux enfants encore dans le sein de leur mère : Une scène attendrissante qui anticipe la joie de Noël et proclame le salut à venir. La béatitude succède à la bénédiction : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie n’est pas seulement la femme accueillante au don de Dieu, elle est femme de foi et son acquiescement au message de l’ange a permis la venue du Fils de Dieu en ce monde. Son fiat, son oui a bouleversé le cours des choses. Désormais, c’est du milieu des hommes que s’élève Celui qui fait la volonté du Père. Il accomplit sa justice. Il réunit la terre et le ciel dans une alliance désormais ouverte à tous. Il offre à Dieu son corps en offrande parfaite. Aussi pouvons-nous chanter le cantique nouveau, « vivre et invoquer le nom » très saint. Comme le dit la lettre aux hébreux, nous sommes sanctifiés par Celui qui a fait la volonté de Dieu. Nous aussi, nous pouvons vivre en alliance avec le Père et transformer nos vies pour qu’elles deviennent une offrande agréable à Dieu.

A quelques jours de Noël, notre joie est grande. La nativité du Fils de Dieu inaugure notre naissance à la vie nouvelle. C’est ainsi que se réalise la prophétie de Michée : à la fois la naissance du Messie à Bethléem de Judée, la ville de David et la portée universelle de sa venue : « il sera le berger d’Israël, il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, et lui-même sera la paix ».

Frères et sœurs, laissons de côté nos déceptions et nos angoisses, abandonnons nos raisonnements inquiets et nos sombres prévisions. Cessons de nous replier sur nous-mêmes et de craindre pour notre avenir. Ouvrons-nous au don de Dieu. Tournons-nous vers Celui qui vient. « Une fois pour toutes », il a bouleversé nos plans. Il a tracé pour nous le chemin de la vie, chemin d’humilité et de foi, chemin de simplicité et d’allégresse. Disposons-nous à l’accueillir. Préparons-nous à la rencontre avec lui. Laissons-nous entraîner dans son Royaume de justice et de paix. Laissons-nous illuminer par son visage de lumière. « Dieu fais-nous revenir, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés ! »

Père Bruno CAZIN, Vicaire général.