Homélie du 13 août 2023
Voilà une belle histoire, une histoire dont vous êtes sûrement familiers. Accueillez-la. Ecoutez Dieu qui nous parle à travers elle.
Observez bien les mouvements : Jésus marche sur les eaux à la rencontre des disciples. Puis Jésus dit à Pierre : « Viens ! ». Pierre se jette à l’eau, marche sur les eaux en direction de Jésus puis s’enfonce dans la mer.
Entre temps, Jésus a été pris pour un fantôme, comme lors de son apparition aux Onze au soir de Pâques (Lc24,37). Les disciples crient leur peur. La peur est omniprésente. Elle motive les cris des disciples. Elle fait couler Pierre. Jésus au contraire exhorte les disciples : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! »
La peur et la confiance…
Le doute et la foi…
Les eaux qui nous submergent et la main que Jésus nous tend pour nous sauver de la mort…
Le mal qui semble triompher et la victoire du Ressuscité qui donne la vie…
Cette histoire est celle de Jésus et des disciples. Elle se déroule juste après que Jésus eut nourri la foule au désert après avoir rendu grâce et partagé le pain.
Cette histoire, c’est aussi la nôtre, celle de l’Eglise qui avance cahin-caha, comme une barque chahutée par des vents contraires.
A quelques indices, nous repérons qu’elle accompagne l’Eglise qui célèbre l’eucharistie et encourage les fidèles à marcher vers le Royaume de Dieu. La multiplication des pains annonce l’eucharistie. De même le cri de Pierre : « Seigneur, sauve-moi » et la profession de foi des disciples : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu » résonnent comme des acclamations liturgiques.
Accueillez ce récit, non pas comme une histoire merveilleuse un peu insolite, mais comme une invitation à avancer avec confiance à la rencontre du Seigneur. Il a vaincu la mort. Il est ressuscité. Il domine les forces du mal. Il nous libère de la peur. Il est notre avenir. Une fois pour toutes, à notre baptême, nous avons été plongés avec lui dans la mort pour vivre de la vie nouvelle des enfants de Dieu. Seuls, nous coulons. Si nous prenons la main que Jésus nous tend, nous sommes sauvés. Nous avons l’assurance que rien ne pourra nous nuire. Nous pouvons prendre des risques, avoir de l’audace. « Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur. » (Rm8,39). Dieu est fidèle. Il tient ses promesses comme le rappelle l’apôtre Paul, triste de constater le refus de ses frères juifs de reconnaître en Jésus le messie attendu par Israël.
Ce passage de la peur à la confiance, des doutes à la foi, facilitons-le par une prière fervente, une ouverture permanente au don de Dieu plutôt que de nous fier aux analyses humaines et aux sombres perspectives de l’actualité. Comme Elie, écoutons Dieu qui nous parle dans le murmure d’une brise légère plus que dans le vacarme des ouragans et des tremblements de terre. Ouvrons-nous à l’avenir que Dieu nous donne dans le Christ. Faisons nôtre la prière du psalmiste : « J’écoute : Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles. Son salut est proche de ceux qui le craignent et la gloire habitera notre terre. Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent, la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. » (Ps84,11-14)
Que notre prière et notre participation à l’eucharistie fortifient notre alliance avec Dieu dans le Christ. Qu’elles nous encouragent dans la foi et l’espérance. Amen !
Père Bruno CAZIN, vicaire général.