Fête de la Présentation de Jésus au Temple (C) – 02 février 2025
Illustration : (Icône de Sr Marie-Véronique-Atelier Saint Séraphim : ICI)
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Textes du jour : Ml 3, 1-4 — Ps 23 (24), 7, 8, 9, 10 — He 2, 14-18 — Lc 2, 22-40
La chandeleur, comme on appelle communément cette fête de la Présentation du Seigneur au Temple, est le plus souvent célébrée en semaine. Cette année, elle tombe un dimanche et permet donc à un plus grand nombre de fidèles de pouvoir la célébrer liturgiquement.
Cette fête nous fait faire un flashback, un retour en arrière sur Noël, sur la Nativité de Jésus.
Quarante jours après la naissance de tout enfant juif, la Loi prescrivait de l’amener au Temple pour le « présenter au Seigneur Dieu » en offrant pour la circonstance « un couple de tourterelles ou deux petites colombes » sur l’autel des sacrifices.
Joseph et Marie qui étaient des juifs pieux et pratiquants satisfont aux prescriptions de la Loi et emmènent donc Jésus au Temple sans se douter une seule minute de ce qui allait se passer.
En effet, deux personnages présents dans le Temple ce jour-là – Syméon et Anne – prononcent des paroles étonnantes au sujet de leur enfant :
– Le premier parle du salut et de la lumière que cet enfant apporte à l’humanité et affirme qu’il sera un signe de contradiction pour beaucoup.
– La seconde, Anne (une sorte de consacrée, toute donnée à Dieu dans la prière et le jeûne) parle de l’enfant-Jésus comme Messie et Sauveur pour tous ceux qui l’attendaient.
Cette fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la lumière que le Messie – en sa venue, en son incarnation, en sa naissance – apporte au monde en proie aux ténèbres qu’il traverse depuis toujours à cause du péché, à cause de la méchanceté, à cause de la faiblesse humaine.
Cette Lumière qu’est le Christ nous l’avons évoquée tout à l’heure en tenant en main un cierge, une chandelle (d’où le mot chandeleur) et par la procession que nous avons faite en l’honneur de Celui que nous reconnaissons nous aussi, avec Syméon et Anne, comme Sauveur qui vient pour enlever les péchés, pour nous délivrer de la mort sous toutes ses formes et pour nous donner la Vie, celle de Dieu lui-même.
Tout cela s’accomplit pour nous au baptême au cours duquel, lors du « rite de la lumière », nous est aussi remis un cierge qu’on allume au cierge pascal, symbole du Christ ressuscité, pour signifier ce que nous sommes devenus par le baptême : des enfants de Dieu et des enfants de lumière ; lumière que nous sommes appelés à faire rayonner autour de nous par notre foi, par notre témoignage de vie, par notre charité.
Mais comme le dit Tertullien (un Père de l’Église) : « Il ne suffit pas d’avoir reçu le baptême pour être chrétien, il faut le devenir ! »
C’est chaque jour et jusqu’au terme de notre vie qu’il est nécessaire d’actualiser la grâce du baptême ; qu’il nous faut accueillir le Christ et sa Lumière qui éclaire notre pèlerinage terrestre ; qu’il nous faut renoncer au péché pour accomplir le bien ; qu’il nous faut mettre nos actes en cohérence avec la foi que nous professons et avec l’Évangile où Jésus enseigne ce que Dieu attend des hommes, non pas d’abord une pratique cultuelle et rituelle mais bien la pratique de l’amour, de la justice, de la miséricorde, du pardon à l’image de l’attitude de Dieu notre Père à notre égard et à l’égard de tout humain.
Qu’est cela change d’être (ou de devenir) chrétien baptisé ?
Être chrétien ce n’est pas seulement appartenir à une religion ; ça ne se limite pas à réciter quelques prières et à participer chaque dimanche à la messe… Être chrétien baptisé est un engagement envers Dieu et envers son Fils Jésus qui nous appelle à Le suivre ; c’est reconnaître que je suis aimé de Dieu ; c’est faire Sa volonté dans les aspects les plus ordinaires de notre vie de tous les jours : dans notre vie privée, familiale ou communautaire, comme dans notre travail et l’exercice de nos responsabilités sociales, civiques et ecclésiales ; c’est appartenir à la communauté des baptisés, l’Église qui nous accompagne et nous guide sur notre chemin de foi et qui nous permet de rejoindre le Christ et, comme Syméon, de Le « prendre dans nos bras » par les sacrements qui nous unissent à Lui et nous fortifient pour grandir et persévérer dans la foi, pour affronter les épreuves de la vie.
L’année jubilaire dans laquelle nous venons d’entrer est une excellente occasion de « remettre les pendules à l’heure », c’est-à-dire de faire le point sur notre vie chrétienne et sur notre relation au Christ.
Les propositions ne manquent pas ! Ici même, en cette basilique-cathédrale, nous vous aiderons, au fil des mois, à vivre cette année pour qu’elle soit effectivement une année sainte.
Père Christian Portier, Chancelier du diocèse