Confinement #2, Chronique du Recteur #1

Veiller dans la foi, veiller dans l’amour.

 

   Cette pandémie éprouve nos relations humaines, notre foi. Elles entrainent bien des difficultés et suscite des inquiétudes. Nous avons beaucoup de mal à faire des projets et vivons un peu comme en suspension.

Que faire pour tenir bon ? Il n’y a pas recettes mais l’Eglise nous invite à prier de différentes manières (le chapelet ; l’oraison ; la liturgie des heures ; …) unis à d’autres par une revue, un missel, un site internet… Elle nous invite à écouter la Parole de Dieu et c’est ce que je veux faire avec vous par ces quelques lignes. Ecoutons la Parole de Dieu de ces derniers dimanches.

En cette fin d’année liturgique, la Parole de Dieu nous rappelle que nous attendons le retour glorieux du Seigneur. Notre vie est orientée vers cet événement : elle a un but, une finalité. Cela motive notre veille dans la foi. Que signifie veiller dans la foi ?

Rappelons-nous la parabole des vierges sages (Mt 25, 1-13). Les vierges sages s’opposent aux vierges folles. La sagesse consiste à croire en l’existence de Dieu ; la folie est de croire que Dieu n’existe pas. “Dans son cœur, le fou déclare : pas de Dieu !” (Ps 13, 1). Les temps que nous vivons peuvent nous faire devenir fous en ce sens. Or, Dieu nous révèle sa fidélité par tout ce qu’il est. Il nous invite à vivre avec lui une alliance d’amour, des épousailles. Il vient nous chercher pour nous faire entrer dans la salle de noces. Pour cela, il nous faut avoir de l’huile dans nos lampes. Quelle est cette huile qui ne se partage pas ?

Ecoutons la parabole des talents (Mt 25, 14-30) :

Les talents ne sont pas d’abord nos capacités mais ce que Dieu nous confie : son Fils ; sa Parole ; le salut qu’il nous offre par son pardon ; la création, notre “maison commune”. Nous sommes appelés à les faire fructifier selon nos capacités et les conditions (nos conditions de vie). Voilà l’huile des vierges sages…

La condition est d’accueillir la confiance que Dieu nous donne. Il est en effet le premier à nous faire confiance en nous confiant ses biens. “J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.” (Mt 25, 25) Tel est le drame du troisième serviteur : ne pas avoir accueilli la confiance de son maitre. Il se condamnait à la stérilité et à la mort.

Prenons le temps de regarder dans notre entourage les personnes qui font fructifier les dons de Dieu avec leurs talents : leur intelligence de cœur et d’esprit ; leur capacité à utiliser internet ; leur savoir-faire relationnel.

La confiance de Dieu nous rend responsables. Nous avons à rendre compte de l’usage des biens que Dieu nous confie. C’est un des sens du jugement dernier (Mt 25, 31-46) qui nous sera lu en ce dimanche du Christ-Roi. Dieu rendra justice à nos actes, à nos attitudes. Il le fera avec amour et vérité. Et nous voyons l’étonnement des serviteurs surpris de retrouver Dieu au cœur des gestes pleins d’humanité, de miséricorde : donner à boire à celui qui a soif, visiter ceux qui sont malades ou en prison ; … Comment ne pas penser à Noël où nous célébrerons la présence de Dieu au cœur de notre humanité.

Telle est plus que jamais, le but de notre vie en ce temps de crise : vivre en Eglise ces œuvres de miséricorde. Nous vivrons ainsi la communion avec nos frères et avec Dieu. Notre vie aura du sens et sera habitée par la joie de Dieu.

Continuons à prendre soin les uns des autres, à veiller avec Dieu les uns sur les autres. Rendons grâce à Dieu pour les attentions fraternelles dont nous sommes les témoins et demandons-lui sa force de tenir dans l’espérance. Ainsi, nous partagerons la joie de notre Seigneur.

Vous pouvez compter sur ma prière.

 

P. Bruno MARY, Recteur.