Chronique du Recteur #4

Pâques sans weekend

Contrairement à l’habitude, il n’y a pas eu de weekend pascal. Nous n’avons pas pu profiter de ces jours pour nous retrouver, prendre quelques jours de vacances, profiter de ces beaux jours printaniers. Nos églises sont restées vides et nous avons sans doute participé aux célébrations de la semaine sainte et de Pâques par écran interposé.

Nous avons fait l’expérience du vide.

Écoutons l’évangile du dimanche de Pâques. Pierre et Jean vont au tombeau : que leur est-il donner de voir ? Un tombeau vide. Jean voit le tombeau vide et il croit.

L’enjeu de notre vie de foi se trouve dans cette articulation désignée par cette conjonction de coordination : et. Pierre ne fait pas tout de suite ce lien. Il faut donc du temps et chacun a son rythme.

Jean croit parce que dans le tombeau vide il voit le signe que la mort n’a pu retenir Jésus. Elle est vaincue. Par sa mort, Jésus a vaincu la mort, diront les apôtres un peu plus tard.

Jean croit par ce qui lui est donné d’entendre. Il entend de nouveau le témoignage des femmes : “On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé”. Il entend de nouveau le témoignage des Écritures selon lesquelles “il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts”.

Nous sommes nous aussi appelés à voir, à entendre afin de vivre le passage de la foi. Passage de la foi parce que la foi en la résurrection du Christ est au-delà de nos raisonnements, de nos expériences communes. Elle demande de quitter ce qui est appelé à mourir pour accueillir le don de Dieu, la grâce de Dieu. Passage de la foi avec le Christ qui nous fait passer de la mort à la vie.

Ce passage nous ne pouvons le vivre isolés. Nous avons besoin de la force de l’Esprit. Nous devons également aller en Galilée là où vivent les hommes. Pas facile en temps de confinement. Cependant en ces jours de confinement, nous voyons des initiatives de tout ordre pour maintenir les liens et essayer de ne pas oublier les plus vulnérables. Nous sommes témoins de l’énergie et de la compétence des personnels de santé et de ceux qui travaillent afin que nous puissions continuer à vivre.

Au fait, Pâques sans weekend-end c’est juste au niveau théologique. Weekend-end signifie fin de semaine. Or, Pâques inaugure un temps nouveau, une nouvelle semaine car “Dieu l’a fait Seigneur, ce Jésus que vous aviez crucifié” – Alléluia

Bonne semaine de Pâques !

P. Bruno Mary, recteur, ce 14 avril 2020