Cérémonie de Confirmation – Samedi 13 avril 2024 (B)

Illustration : Paroisse Notre-Dame d’Evres – Diocèse d’Angers : ICI

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Confirmation des lycéens de l’établissement Marcq Institution de Marcq en Baroeul
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Homélie

Jésus marche sur la mer !
Devant ce prodige, les esprits scientifiques froncent les sourcils !
Je me dis pourtant qu’il y a tellement d’inexplicable dans le monde. Je pense même que nous n’épuiserons jamais
les mystères du monde.
Et encore, comment nos esprits limites pourraient-ils prétendre délimiter la puissance du Créateur ?

Dans ce récit de l’évangile, cependant, l’essentiel n’est pas dans la réalité de l’évènement.
L’essentiel est dans ce que la marche sur les eaux révèle de l’être de Jésus.

La marche sur les eaux du Christ a pour les chrétiens une signification profonde.

Le peuple juif n’est pas connu pour avoir le pied marin ! II a peur de la mer.
Les vrais marins savent bien qu’il vaut mieux être prudents avec la mer.
Ne pas se jouer d’elle. Ne pas la prendre pas de haut.

Les croyants de la Bible pensaient que la mer, si impressionnante, était le lieu d’habitation des terribles et formidables puissances du mal et de la mort. Pour les gens de la Bible, la mer c’est le séjour mystérieux du mal et de la mort.

« Un grand vent soufflait, et la mer était agitée » »écrit saint Jean.
La tempête menace ce jour-là sur le lac.
La mer de Tibériade est connue pour ses tempêtes brèves mais intenses.
Pour les disciples, le signe est là que les puissances du mal se sont réveillées.
Les puissances vont se déchainer, menaçant de les entrainer dans la mort.

Pierre, André, Jacques et Jean sent des marins aguerris.
Ils connaissent le danger, et ils «sont saisis de peur ».

Or, voici que Jésus marche sur la mer !
Jésus marche sans crainte.
II marche sur les eaux agitées.
II marche sur les puissances du mal et de la mort !

Dans le récit de la marche de Jésus sur la mer, saint Jean annonce le mystère pascal de Jésus.
La marche de Jésus préfigure l’évènement de la croix.
La croix, sur laquelle le Seigneur va s’affronter aux déchainements du mal et de la mort, dont il ressortira vainqueur dans sa résurrection.
La marche de Jésus sur la mer, c’est la victoire annoncée du Christ sur le mal et la mort !

Mes amis, frères et sœurs,
le mystère pascal de Jésus mort et ressuscite est au cœur de notre foi.
II est au cœur de la vie chrétienne.
C’est là l’essentiel de la Bonne Nouvelle que l’Église est chargée d’annoncer au monde, le Kérygme de la foi.

Ce mystère nous plonge dans l’affrontement de Jésus avec le mal et la mort.
Sur la croix, devant l’Amour de Dieu incarne en Jésus, le mal a frappé de toute sa puissance.
Sur la croix, Jésus a endure sur lui le mal le plus extrême. Le mal ne pouvait pas frapper davantage.
II s’est déchaine de toute sa force.

Car il fallait bien que Jésus pour nous délivrer définitivement combatte le mal total et radical.
II faIlait que Jésus, en refusant de plier devant le mal,
et de lui répondre avec les mêmes armes,
demeure extraordinairement fidèle à la force qu’est l’amour de Dieu en Lui.

En fallait-il alors de l’amour divin en Jésus pour qu’il offre ainsi sa vie !
En fallait-il de l’amour en lui pour encaisser sur lui le mal, résister à la tentation de désespérer du Père et de ses frères, et tenir bon dans la fidélité à l’amour ?
Une telle puissance d’aimer ne pouvait venir que de Dieu en Jésus !

La puissance d’amour divin en Jésus a submerge le mal et la mort ! En Jésus crucifie, La puissance de l’amour a résiste et domine le mal ! Et Dieu a scelle la victoire de l’amour en Jésus en le ressuscitant !

Frères et sœurs Christ est ressuscite !

Depuis le jour de Pâques, nous savons que l’amour est fort jusqu’à ouvrir l’accès à la vie éternelle en Dieu.
C’est ce grand et beau mystère qui s’est annonce dans la marche de Jésus sur les eaux.
Aux disciples qui sont effrayes, Jésus crie: « C’est moi, n’ayez plus peur !».
Cette parole est celle aussi du Ressuscite quand il apparaitra vivant au milieu d’eux.

« C’est moi, n’ayez plus peur I>>.

N’ayez plus peur, dit Jésus a ses disciples, Dans la foi et l’espérance en Dieu,
ne soyez plus paralyses, anéantis par le mal et la mort.

Mes amis,
croire en la Résurrection de Jésus, c’est ne plus croire en la toute-puissance du mal et de la mort.
C’est croire que l’amour en nous quand il vient de Dieu est vainqueur, et qu’il nous conduit dans la vie éternelle,
la vie en Dieu pour toujours.

Cette espérance est considérable. Elle nous porte dans la vie.
Elle nous donne l’élan de la vie.
« C’est moi, n’ayez plus peur ! »

Aujourd’hui, chers confirmands, la parole de Jésus retentit à nouveau pour vous.
Aujourd’hui, le Seigneur mort et ressuscite vient vous redire qu’au jour de votre baptême,
II a marche en vous sur les eaux du mal et de la mort !

Alors que le mal et le péché risquaient de vous détruire, le Christ est venu en vous, et la force de son pardon a submerge pour toujours le mal en vous.
« C’est moi, n’ayez plus peur ! ».

Frères et sœurs baptises, nous sommes les témoins de ce grand mystère.
Nous sommes appelés à témoigner de notre foi en la puissance de l’amour quand il vient de Dieu.
C’est la une mission difficile et exigeante.

Dans notre monde tellement éprouve, bouscule par le mal et la mort, comment ne pas désespérer de la puissance de l’amour ?
Où trouver le courage de lutter centre le mal en nous et au dehors de nous ?
Comment croire que la vie éternelle est réellement promise a taus les témoins de l’amour ? Comment annoncer la présence victorieuse de Jésus?

Cette mission est impossible sans le don de l’Esprit Saint.
Dans le récit des Actes des Apôtres, pour vivre leur mission, les premiers disciples ont reçu l’Esprit Saint par le geste d’imposition des mains des apôtres.

Car, mes amis, Pâques et Pentecôte sont lies.
Sans Pentecôte, jamais les apôtres n’auraient eu le courage de témoigner de Pâques.

De même, les sacrements du baptême et de la confirmation sont lies.
Pour vivre de leur baptême et en témoigner dans le monde, les disciples de Jésus ont besoin de recevoir la force de !’Esprit Saint.
C’est pourquoi, chers jeunes, ii était si nécessaire pour votre vie de baptises de recevoir ce soir le sacrement de la confirmation.

Non seulement, vous allez recevoir l’Esprit Saint dans le geste de l’imposition des mains, mais, vous acceptez d’en porter la marque sur vos fronts par la signation avec le saint chrême. Autrement dit, vous ne craindrez pas de rendre visible par vos vies la puissance d’Amour de Dieu qu’est l’Esprit Saint !

Voilà pourquoi, et sœurs,
Ce soir, toute l’Église rend grâce à Dieu dans l’eucharistie.
Par vous, elle se rappelle a sa mission et se renouvelle dans l’Esprit.
Et qu’ensemble, nous tenions bon sur son chemin de vie !

Amen. Alléluia !

Mgr Laurent Le Boulc’h, archevêque de Lille