4ème dimanche de Carême (B) – 10 mars 2024

Méditation des Vêpres

      Le chemin de la foi n’est pas un long fleuve tranquille. Jésus le situe dans la longue histoire d’alliance entre Dieu et son peuple, en particulier sous l’égide d’un signe paradoxal, le serpent d’airain. Dans le livre des Nombres, le peuple en pleine perte de courage regrette son esclavage en Égypte et se rebelle contre Moïse et contre Dieu. Face à la morsure du cœur par le péché, symbolisée par l’envoi de serpents, le salut passe par le regard vers un serpent « élevé ». Jésus annonce déjà ici que cette nouvelle naissance passera par une exaltation contradictoire, celle de la croix.
     Tout comme pour le Serviteur souffrant (cf. Is 52, 13), l’amour du Père pour les hommes se traduira par un abaissement jusqu’à une mort ignominieuse du Fils, acceptant de se livrer à tous, avant que n’éclate cette vie nouvelle de la résurrection. Mais, comme tout amour, il se propose sans s’imposer. Le Père ne peut donner plus que l’offrande de son Fils pour chacun de nous. S’ouvrir et se laisser transformer par ce salut est le seul jugement…

    Serons-nous assez disponibles pour nous laisser toucher par cette lumière qui émane du Crucifié ? La tentation est grande de détourner le regard, de se durcir et de choisir d’obstruer cette lumière par des ombres plus épaisses… Goûtons à la joie de laisser le Christ nous rencontrer dans nos fragilités et d’illuminer nos cœurs !

– Père Etienne Roche, Magnificat, 10 mars 2024 –