Funérailles d’Arnauld Chillon, 25 avril 2018

Funérailles d’Arnauld Chillon

25 avril 2018, cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille

ouverture par Mgr Laurent Ulrich et homélie par le père Bordarier

Merci à vous tous d’être présents ce matin, autour du corps d’Arnauld Chillon, Mgr Jaeger, évêque d’Arras et prêtre originaire de ce diocèse, Mgr Coliche, et vous tous, prêtres, diacres, laïcs, religieux et religieuses qui êtes l’Église d’ici.

Sont présents avec nous par la prière : Mgr Hérouard et le groupe des pèlerins à Rome auquel le père Chillon avait fait le projet de se joindre, Mgr Defois, votre ancien évêque, Mgr Brunin, Mgr Delannoy et Mgr Dufour, originaires de ce diocèse, Mgr Giraud, Mgr de Metz-Noblat, Mgr Henri Teissier, archevêque émérite d’Alger qui était venu donner des conférences à Villeneuve d’Ascq et ici, Mgr Dieudonné Watio, l’ami de ce diocèse, évêque de Bafoussam au Cameroun.

Je salue les représentants des pouvoirs publics et les élus : Monsieur le maire adjoint Marc Bodiot, représentant Madame Aubry maire de Lille, qui m’a écrit son regret de ne pouvoir être là personnellement, Monsieur Bernard Gérard, maire de Marcq-en-Barœul, Madame Brigitte Lherbier, sénatrice

Je remercie les frères des autres Églises que le père Chillon rencontrait très régulièrement ici et dans leurs églises : père Aimilianos Bogdanou et père Jean Macquart, du patriarcat de Constantinople, révérende Debbie Flach, de l’Église anglicane, pasteurs Jan-Albert Roetman, de l’Église protestante unie de France, et Christian Delaroque,

Et ceux des autres cultes qui nous font l’amitié d’être avec nous ce matin, notamment une délégation, conduite par Mr Mohammed El Moktari, de la mosquée de Villeneuve d’Ascq avec laquelle le père Chillon avait noué des contacts solides.

Je remercie aussi les médecins et les personnels soignants qui ont aidé Arnauld a faire de ces vingt-deux mois de maladie des moments de vie. Et je salue la famille d’Arnauld, ses parents, son frère, sa sœur et leurs familles, ils ont été avec lui très proches et ont vécu des moments d’une rare intensité, ils savent que par lui ils ont été au cœur d’une très grande famille, et d’innombrables relations

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Nous voici réunis devant notre frère Arnauld Chillon, recteur et chanoine de cette cathédrale, doyen de la ville de Lille, pour le confier au Seigneur qu’il a aimé et servi de toutes ses forces, et jusqu’au terme de cette maladie contre laquelle il a combattu avec courage. L’ami du Christ et notre ami.

Il ne désirait, pour la célébration de cet adieu, aucun témoignage : il lui suffisait qu’on le présente au Seigneur avec l’amitié reconnaissante, dans la joie de la foi.

Qu’il soit permis à son évêque de rappeler que, né il y a 53 ans, Arnauld a été ordonné prêtre en 1992, et l’on se souvient de son jubilé de 25 ans, célébré ici même il y a un an. Son ministère s’est exercé au service de tous, successivement à Dunkerque, à Marcq-en-Barœul, à Villeneuve d’Ascq et à Lille. Il a également été directeur diocésain des pèlerinages et chargé des grands rassemblements diocésains : les années du Centenaire du diocèse doivent beaucoup à son énergie et à son inventivité pastorale.

Il nous laisse ce message essentiel qui est celui de toute sa vie : « Christ est ressuscité. Nous sommes ses envoyés. Et nous ne cessons de rendre grâce. » Ces trois petites phrases disent tout de l’engagement du chrétien et du prêtre qu’il a été au milieu de nous.

Il a tellement aimé l’Église qui est le corps du Christ qu’il s’est mise à son service, par amour du Christ et par amour pour nous. Il disait : « j’aime ce diocèse de tout mon cœur, je l’aime, il est beau ! » Il a aimé ses frères prêtres, nouant de fortes amitiés, et accompagnant fidèlement ceux qui traversent des épreuves et difficultés.

Il a demandé que toutes les prières que nous pouvons faire pour lui, toutes les messes qui seront célébrées à son intention, soient tournées vers la refondation du séminaire que nous entreprenons cette année. Il désirait qu’ensemble nous fassions réussir ce projet de renouveau. Tout à l’heure, nous le dirons.

Enfin, il a vécu dans une confiance éperdue au Seigneur. Il n’a pas eu le sentiment, ces dernières semaines, de lâcher prise, comme on dit, mais de donner prise à Celui qui l’a porté dans sa main, jusqu’au dernier jour. « Je sais dans les bras de qui je m’en vais », disait-il : confions-le maintenant au Seigneur des vivants. Implorons le Christ qui sauve tous les hommes.

† Laurent ULRICH

Archevêque de Lille