31ème dimanche du temps ordinaire (B) – 03 novembre 2024

Textes du jour : Dt 6, 2-6 — Ps 17 (18), 2-3, 4, 47.51ab — He 7, 23-28 — Mc 12, 28b-34

Lille ce 3 novembre 2024 – Souvenir français

Amour de Dieu – Amour des hommes

         En ces premiers jours de novembre, nous nous souvenons de nos défunts : les défunts de nos familles ; nos proches défunts et ce matin, avec vous, les personnes mortes pour la France durant les guerres qui ont ensanglanté notre pays. Nous faisons mémoire car c’est important de reconnaitre ce qu’ils nous ont donné. C’est une démarche de reconnaissance. A cette démarche humaine, nous sommes ici pour y associer une démarche de foi. Si nous sommes croyants, nous prions pour eux car nous croyons qu’ils sont appelés à être libérés de la mort depuis la victoire du Christ sur la mort au matin de Pâques.

         L’évangile nous met en présence d’un scribe (c’est à dire un lettré) sympathique. Il est sympathique car il pose une bonne question : ‘quel est le premier de tous les commandements ?’ Comment s’y retrouver dans les 613 commandements de la foi juive ? Il y a de quoi s’y perdre et surtout, il est impossible à l’homme – même de bonne volonté – de les appliquer tous. Alors quel est l’essentiel ? C’est aussi notre question quand tout nous semble urgent, important, et qu’on ne sait plus où donner de la tête.

         Jésus répond en reprenant deux passages de l’AT : il accomplit les Ecritures. Il reprend le passage du Dt que nous avons entendu en première lecture. ‘Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.’  Il le relie à un passage du Lévitique (chap 19), appelé la ‘loi de sainteté’ : ‘tu aimeras ton prochain comme toi-même’. Ce qui signifie, qu’avant Jésus, dans l’idéal d’Israël, l’amour de Dieu et celui du prochain ne faisaient qu’un.

         Le premier des commandements est d’aimer : aimer Dieu et aimer le prochain. ‘Il nous a aimés’ le premier reprend le pape François dans sa dernière encyclique sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ. Et tout est dans l’articulation. Trouver dans l’amour de Dieu pour les hommes, la source et la force pour aimer nos frères. Nous venons pour une célébration en mémoire de nos frères tombés au combat : et voici que nous sommes appelés à relier cette démarche à l’amour de Dieu… Pas évident.

         Le scribe comprend la réponse de Jésus. Il est judicieux ! Il est à l’écoute de la Parole de Dieu. Il fait sien cet idéal et Jésus le reconnait. ‘Tu n’es pas loin du royaume de Dieu’ lui dit Jésus. Voilà un formidable encouragement pour continuer. Que manque-t-il au scribe ?  Il lui manque de reconnaitre en Jésus celui qui accomplit l’Ecriture c’est-à-dire celui en qui l’amour de Dieu son Père et l’amour des hommes, ses frères sont parfaitement articulés. Il se remet pleinement à son Père qu’il aime et à qui il fait pleinement confiance. Et avec le Père, il aime pleinement les hommes allant jusqu’à mourir pour nous sur une croix.  Il lui manque de reconnaitre Jésus comme étant le grand prêtre qui est ‘capable de sauver d’une manière définitive’ (cf 2e lecture).
Il lui manque de reconnaitre Jésus comme Sauveur. Nous sommes en effet incapables d’articuler pleinement l’amour de Dieu et l’amour des frères. Cette reconnaissance étant faite, il lui faudra suivre Jésus, partager sa mission d’amour des hommes en communion avec son Père.

         C’est notre mission ! ‘Je t’aime, Seigneur, ma force’, nous faisait dire le psaume. Seigneur, ma force : je vous invite à faire vôtre la prière d’ouverture de cette eucharistie : ‘Aide-nous à rechercher toujours cette justice qui seule peut garantir une paix solide et véritable.’ (Messe pour la paix et la justice, prière d’ouverture)

P. Bruno Mary, recteur