2ème DIMANCHE DE L’AVENT – 10 DÉCEMBRE 2023
Evangile de Jésus-Christ selon St Marc
Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu.
Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Qu’observons-nous autour de nous ? Des actes de terrorisme, la guerre entre Israël et Gaza, la Russie et l’Ukraine. La COP28 et les inquiétudes sur les changements climatiques et leur conséquence. Qu’entendons-nous ? La baisse du niveau scolaire et l’impact des réseaux sociaux. La montée des populismes et la démocratie en danger. Que percevons-nous comme signaux faibles ? Ce propos d’un artisan d’origine algérienne : « si ça continue comme ça mes enfants et mes petits enfants ne pourront pas rester ici » ou encore : « on avait décidé de se marier mais on se sépare. C’est mieux comme ça ».
Chacun de vous pourrait ajouter telle ou telle situation dont il est témoin, tel ou tel propos qui l’a marqué. Nous ne pouvons pas faire fi de l’ambiance dans laquelle nous vivons, des craintes et des préoccupations de nos contemporains. Nous les partageons bien souvent. Comment dans ce contexte annoncer la Bonne Nouvelle ? Comment consoler le peuple qui voit les ténèbres s’épaissir autour de lui ? Comment être crédibles dans l’annonce de l’évangile alors que le Seigneur semble tarder à accomplir sa promesse ? Alors que s’éloignent à vue humaine les perspectives de justice et de paix ?
Comment ? Sinon, en laissant le silence se faire en nous. En laissant le cri de la terre et la clameur des pauvres retentir au-dedans de nous. En creusant au plus profond de nous-mêmes pour entendre la voix du Seigneur. « J’écoute. Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles. Son salut est proche de ceux qui le craignent et sa gloire habitera notre terre. » (Ps 84,9-10)
Comment ? Sinon en accueillant le Christ en nous, en plongeant dans l’expérience du Fils aimé de Dieu, autrement dit en laissant la grâce de notre baptême se déployer en nous et donner son fruit, en laissant son Esprit nous transformer et nous ajuster à la volonté de Dieu. Car Dieu a déjà accompli sa promesse par la naissance de son Fils parmi les hommes. C’est lui qui a aplani les montagnes d’orgueil pour nous ouvrir le chemin de l’humilité. C’est lui qui a tracé le chemin de la justice pour nous conduire à Dieu. C’est lui qui nous a libérés du péché et de la mort en nous inscrivant dans la confiance filiale.
« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur » (2P 3, 10). Tenons-nous prêts à l’accueillir. Attendons-le dans l’espérance. Désirons-le de toutes nos forces. Cherchons à « hâter sa venue » (2P 3, 12) « en vivant dans la sainteté et la paix » ou comme l’écrit encore l’apôtre Pierre « en continuant de grandir dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. » (1P 3, 18)
Loin de nous résigner à la désespérance, la foi au Christ nous encourage à quitter nos points de vue pessimistes pour accueillir Celui qui vient, persévérer dans la patience et nous ouvrir à la promesse des cieux nouveaux et de la terre nouvelle où résidera la justice. Que cette perspective soit pour nous une invitation forte à nous convertir et à préparer les chemins du Seigneur. Amen.
Père Bruno CAZIN, vicaire général