25ème dimanche du Temps Ordinaire (C) – 21 septembre 2025
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AELF : Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones
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Messe de rentrée de l’enseignement catholique
Frères et sœurs,
en cette célébration de rentrée,
la liturgie de l’Église nous a donné d’écouter
les premiers mots de la lettre de saint Paul aux Thessaloniciens.
Comme il nous est bon de recevoir ces paroles de l’apôtre.
Elles nous invitent, au commencement d’une nouvelle année scolaire,
à rendre grâce.
Oui, frères et sœurs,
je voudrais ce matin, avec vous,
commencer par rendre grâce à Dieu.
Avant de tracer le chemin qui nous attend,
il est bon de regarder celui que nous avons parcouru ensemble,
et relire ce que nous avons vécu.
Il nous est bon d’offrir au Seigneur
dans l’eucharistie d’action de grâces
ce qu’il nous a été donné de vivre.
Je vous propose de méditer simplement dans cette homélie
les paroles magnifiques que Paul a adressées
à la première communauté chrétienne de Thessalonique,
paroles qui témoigne de l’affection particulière qu’il lui a portée.
« À vous, la grâce et la paix ».
Chers amis de l’enseignement catholique de Lille,
tels sont les premiers mots que je vous adresse avec saint Paul.
« À vous, la grâce et la paix »
Malgré les difficultés et les tensions que vous pouvez éprouver aujourd’hui, l’Écriture vous appelle à demeurer dans la paix.
Chers amis,
prenez le temps de trouver dans le Seigneur
la source pacifiante qui vous aidera
à demeurer plus sereins dans les situations de stress
que vous pourrez connaître.
Soyez comme un capitaine d’un navire
qui s’efforce de garder son calme
quand menace la tempête, car s’il cède à la panique,
l’embarcation risque alors de devenir ingouvernable.
« À vous, la grâce et la paix »
Mes amis,
que le Seigneur, dont l’amour a vaincu dans sa Pâques
toutes les formes du mal, du péché et de la mort,
vous donne la grâce de sa paix.
Frères et sœurs,
écoutons l’action de grâce de saint Paul,
quand il écrit au sujet des Thessaloniciens :
« Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active,
que votre charité se donne de la peine,
que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ,
en présence de Dieu notre Père ».
Cette action de grâce, elle est aussi pour vous ce matin.
Oui, mes amis, je me réjouis avec vous,
quand le ressort de la foi, l’engagement de la charité,
et le soutien indéfectible de l’espérance,
sont à l’œuvre dans l’enseignement catholique.
Les vertus de la foi, de la charité et de l’espérance
sont au cœur de l’enseignement catholique.
Elles lui donnent son âme.
Elles sont la source de son témoignage particulier
dans le service de l’éducation des personnes.
La foi, la charité et l’espérance façonnent
la qualité de l’humanisme chrétien
qui inspire nos projets d’établissement.
Et même si tous ne partagent pas la même conviction chrétienne
dans nos écoles ouvertes à tous,
rien en elles ne peut s’opposer
à la beauté de la foi, de la charité et l’espérance.
Frères et sœurs,
rendons grâce à Dieu ce matin
pour ce cadeau spirituel qui nous est donné.
Saint Paul écrit encore :
« Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui ».
Chers chefs d’établissement,
la lettre de mission que vous avez reçue exprime cela.
Mais, il me semble aussi que toute personne en responsabilité
dans l’enseignement catholique est appelée à vivre dans cet état d’esprit.
Chacune et chacun est invitée à considérer
que la responsabilité qu’il exerce
n’est pas seulement de l’ordre d’un choix ou d’une compétence personnelle, mais d’un envoi en mission, d’une réponse donnée
à un appel qu’il a reçu de Dieu et de la communauté sociale et ecclésiale.
Vivre ainsi son engagement,
c’est entrer alors dans une logique de service
qui lui donne sa profondeur.
Paul continue :
« Notre annonce de l’Évangile n’a pas été, chez vous,
simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint »
L’apôtre insiste ici pour dire que l’annonce de l’Évangile
dont l’Église est chargée
ne peut se satisfaire de belles paroles et d’exhortations.
Si elle veut être crédible,
l’annonce de l’Évangile doit passer par des gestes
et des engagements concrets.
Telle est l’exigence de la foi en l’incarnation du Fils de Dieu
qui, en Jésus, n’a pas craint de plonger dans l’épaisseur humaine
et la complexité de l’existence.
Le témoignage de l’Esprit appelle au courage de se risquer
dans des choix concrets au cœur du monde.
L’école catholique porte le défi d’un Évangile en actes,
et pas seulement en paroles,
dans l’humilité et la persévérance,
à contre-courant parfois de l’esprit du monde.
Prions ce matin pour que l’Esprit-Saint
inspire chaque communauté éducative et la direction diocésaine
dans les choix concrets qu’elles sont appelés à vivre.
Le passage de la lettre aux Thessaloniciens de ce jour
s’achève par cet éloge de saint Paul :
« La nouvelle de votre foi en Dieu s’est si bien répandue partout
que nous n’avons pas besoin d’en parler.
En effet, les gens racontent, à notre sujet,
l’accueil que nous avons reçu chez vous ;
ils disent comment vous vous êtes convertis à Dieu
en vous détournant des idoles,
afin de servir le Dieu vivant et véritable, et afin d’attendre des cieux son Fils
qu’il a ressuscité d’entre les morts,
Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient ».
L’apôtre rend grâce à Dieu parce que le mode d’existence
de la communauté chrétienne de Thessalonique
s’est propagé comme un signe d’Évangile pour tous.
« Les gens racontent… »
Ainsi se répand le témoignage de la foi en l’Évangile.
Chers amis,
l’an dernier, vos communautés éducatives, soutenues par la DDEC,
ont raconté ce qui pour vous porte concrètement témoignage
dans vos établissements.
Le recueil des ‘vitalités’ est devenu un beau partage de toutes vos réalisations.
Cette initiative voulait vous encourager à raconter pour témoigner.
Frères et sœurs,
les temps actuels nous exhortent à raconter davantage.
J’ai cru comprendre que raconter n’était pas très présent
dans la culture de l’enseignement catholique de Lille.
Longtemps, on a préféré vivre un témoignage silencieux,
se contenter des actes sans les paroles.
Or, cette attitude, aussi noble soit-elle,
ne peut plus suffire aujourd’hui.
Dans notre société qui a largement perdu les codes
et les références chrétiennes,
il est devenu nécessaire d’oser dire et expliquer davantage
ce que nous vivons et pourquoi nous le vivons,
sans complexes ni d’infériorité ni de supériorité,
mais dans l’humilité et la joie.
Oui, frères et sœurs,
soyons donc heureux de partager
nos expériences et le sens de nos initiatives,
non seulement entre nous,
mais avec toute l’Église et la société.
Dans l’évangile, Jésus enfin reproche durement aux scribes et aux pharisiens
de fermer à clef la porte du Royaume de Dieu.
Ouvrir en grand la porte du Royaume de Dieu,
telle est la mission de l’Église et de l’enseignement catholique avec elle.
Ouvrir en grand la porte du Royaume de Dieu,
c’est à dire accueillir largement les familles qui se présentent à nous,
ne pas craindre de leur donner la clef du Royaume de Dieu qu’est l’Évangile,
accompagner chaque personne sur son chemin sans la décourager,
à la mesure de ce qu’elle est capable de porter.
Il est question aussi de serment dans les paroles de Jésus.
Jésus insiste pour que tout serment, pris où qu’il soit, soit tenu.
Le serment de l’enseignement catholique est une promesse.
La promesse de tenir bon, grâce à Dieu,
dans la mission qui nous est confiée
de participer à la construction d’une humanité
portée par la puissance de l’Évangile et de l’Esprit.
Frères et sœurs,
en cette rentrée nouvelle,
soyons les uns et les autres heureux de contribuer à une si belle mission.
Rendons grâce à Dieu dans l’eucharistie
pour tout ce que nous vivons de témoignages évangéliques
dans nos écoles,
et demandons au Seigneur de nous aider à vivre
notre engagement dans la confiance, la fraternité et la joie.
Amen.