22ème dimanche du Temps Ordinaire (C) – 31 août 2025

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Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

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L’humilité chemin vers Dieu, chemin vers les hommes

            En Jésus Christ, Dieu s’est fait homme. Il a tout assumé de notre humanité. Et nous le trouvons aujourd’hui invité à un repas chez un pharisien. Il est observé et il observe. Il observe comment se place les invités et qui sont les invités.

            Comment se placent les invités ?  Ils choisissent les premières places. C’est souvent ainsi que nous agissons, nous les hommes. Nous voulons les premières places pour nous-mêmes, pour nos proches. Nous nous battons pour cela et c’est une ambition puissante. Ce combat se fait au détriment des plus faibles et non seulement cela : mais pour un vainqueur, combien de vaincus ? Tout cela rend la place acquise fragile, précaire et finalement est-ce notre place ? … Combien de ‘biens placés’ se font débarqués…

            C’est la première manière d’avoir notre place… Y en a -t-il une autre ? Jésus comprend notre désir (notre ambition) d’avoir notre place, une bonne place mais il nous invite à une conversion : non pas prendre notre place nous-mêmes mais la recevoir de Dieu.

            Recevoir notre place de Dieu car comme nous le dit le psaume : ‘il est le père des orphelins, le défenseur des veuves qui n’avaient aucun droit à l’époque de Jésus, il accorde une maison à l’isolé et rend la liberté aux captifs’.

            Recevoir notre place de Dieu parce que Jésus s’est reçu totalement de son Père. ‘Père, que ta volonté soit faite et non la mienne’ dit-il à Gethsémani, au début de sa passion. Et il a pleinement sa place auprès de son Père.

 A la mère des fils de Zébédée qui demandait pour ses enfants une bonne place (cf Mt 20, 21 – 23), Jésus leur propose le baptême de sa Pâque c’est à dire participer à sa passion, à sa mort afin d’avoir part à sa victoire sur le mal et la mort, afin de devenir enfant, fils de Dieu. Car telle est notre place ! Fils de Dieu et frères des hommes.

            Pour cela Jésus nous propose l’humilité. Rappelons-nous : en lui, Dieu s’est fait homme c’est à dire qu’il a assumé pleinement son humanité de sa naissance à Bethléem à sa mort sur une croix au Calvaire. Être humble ce n’est pas s’humilier. Pythagore qui n’est pas un penseur chrétien, a une belle approche de l’humilité : ‘Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant’.

Être humble, c’est accepter notre condition humaine avec ses forces et ses faiblesses, ses qualités et ses défauts ; ses limites et son péché. C’est reconnaitre que nous ne pouvons pas nous sauver par nous-mêmes ; que nous ne pouvons pas trouver notre place par nos seules forces. C’est reconnaitre que nous avons besoin d’être délivrés par Dieu, d’être libérés de l’orgueil qui est la racine du mal car il nous fait croire que nous pouvons nous passer de Dieu et des autres.

Mais comment vivre l’humilité dans une société où il faut se battre pour avoir puis garder sa place ? (L’approche de Jésus n’est-elle pas trop idéaliste ?)

            Pour cela, Jésus reprend les maximes de la sagesse : ‘l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute’. L’humble n’est pas plein de lui-même et écoute ce qu’on lui dit. Le baptisé est celui qui écoute la Parole de Dieu. Le fils est celui qui écoute la Parole du Père et vous savez qu’écouter c’est obéir c’est-à-dire mettre en œuvre la parole. Ainsi, il reçoit sa place de fils, une place que nul ne peut lui ôter.   

            Continuons de faire notre la prière qui ouvrait notre eucharistie : Seigneur augmente en nous la foi afin que nous croyons que tu nous offrira la place qui nous convient vraiment. ‘Augmente en nous la foi pour développer ce qui est bon en nous ; veille sur nous avec sollicitude pour protéger ce que tu as fait grandir’.

Père Bruno Mary, recteur de la cathédrale