21ème dimanche du Temps Ordinaire (B) – 25 août 2024

Textes du jour : Jos 24, 1-2a.15-17.18b — Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-2 Ep 5, 21-32 Jn 6, 60-69

« Voulez-vous partir vous aussi ? » (Jean 6,67)

La question est de Jésus lui-même.
Elle vient percer notre cœur en cette rentrée.
Elle est posée aux disciples encore nombreux. Leurs rangs vont se clairsemer.
Elle vient percuter la fidélité des douze et la nôtre aujourd’hui.
« Voulez-vous partir vous aussi ? ».
C’est l’épreuve de la foi.
C’est l’acceptation de ne pas tout comprendre encore.
C’est le consentement à commencer.
« Voulez-vous partir vous aussi ? »
C’est le signe majeur de notre liberté.
Jésus ne nous retient pas sous emprise. Il n’est pas un gourou.
C’est la vérité lumineuse du ministère du Christ. En aucun cas, il ne viendra édulcorer son message afin de gagner artificiellement des disciples.
Le Fils de l’Homme n’est pas en campagne électorale.
« Voulez-vous partir vous aussi ? ».
La question ne vient pas flatter nos mérites.
Jésus ne se fait pas comptable de ses troupes. Son interrogation touche l’intérieur de chacune et chacun de nous.
« Nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père » (6,65).
Ce que Jésus vient sonder, c’est notre ouverture de cœur au don de la foi.

Frères et sœurs, on ne peut comprendre l’évangile de ce dimanche qu’en le reliant au chapitre 15 de Saint Jean.
« Je vous appelle mes amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (15,15).
Quand Jésus demande : « Voulez-vous partir vous aussi ? » il nous presse d’entrer en son amitié. Il nous presse de comprendre que son amitié christique est source de vie.
Suivre le Christ n’est ni un aveuglement, ni une sinécure.
Le suivre, c’est consentir à entrer en son amitié reçue du Père.

Le désirons-nous au seuil de cette année scolaire, universitaire, familiale, sociale, pastorale?
Le voulons-nous pour bébé qui se tient en son landau et découvre l’existence ?
Le souhaitons-nous à l’adolescent traversant ses questions existentielles ?
Le désirons-nous pour les jeunes adultes en choix de vie ?
L’encourageons-nous pour la génération active qui porte tant sur ses épaules ?
Le souhaitons-nous à nos aînés qui ont tant de sagesse à rayonner ?
L’amitié de Jésus pour toi, aujourd’hui !

Une amitié qui ne sera jamais mise aux enchères. Une amitié sans acception de quiconque. Divine, humaine, jamais bradée.

Des paroles « dures à entendre »?
Oui chaque fois que l’idolâtrie veut envahir notre personne. Venant convertir en nous le vieil homme.
Paroles vivifiantes, libératrices de nous-mêmes.
« Ce que tu désires le plus, tu l’obtiendras dans beaucoup d’humilité » disait Jean de La Croix.
Voilà sans doute pourquoi tant de personnes sont en recherche de sens.
Voilà pourquoi tant de visiteurs de cathédrales ne savent pas encore que ce mystère est grand, mais le pressentent déjà.
Touchés derrière le pilier d’une cathédrale ou par le dynamisme d’une communauté de foi?

« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
L’amitié de Jésus ne nous retient pas captifs. Elle nous rend libres.
Érasme, le Chanoine et philosophe de Rotterdam disait déjà en 1504 : « Tu es baptisé. Ne va pas aussitôt te figurer que tu es chrétien ! ».
L’année sera fertile en événements heureux et douloureux : planète, société, famille, Église…
En certains rendez-vous, nous serons fidèles à Jésus.
En d’autres circonstances, nous trahirons son Évangile.
Le Christ prie en nous. Il prie pour nous !
Au pied de La Croix, se tiendront sa mère et le disciple qu’Il aimait. (Jean 19)
A qui irions-nous Seigneur ? Si nous cherchons l’amitié qui, jamais, ne s’éteint.

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde