1er dimanche de Carême (B) – 18 février 2024
Christ est vainqueur de Satan : les temps sont accomplis…
Sitôt baptisé, Jésus est entrainé au désert par l’Esprit. Là il est tenté par Satan. Marc ne détaille pas les tentations. Les évangiles selon St Matthieu et St Luc nous disent que Jésus est tenté, éprouvé, dans son identité de Fils qui lui a été révélée par son Père lors de son baptême : ‘tu es mon Fils bien-aimé : en toi, je trouve ma joie’. Jésus est le Fils bien-aimé : il se reçoit pleinement de son Père (il ne fait rien sans lui) et il accomplit sa volonté : il aime son Père et les hommes jusqu’au bout, jusqu’à mourir sur une croix. Il est éprouvé dans son identité filiale : c’est grâce à toi que tu es ce que tu es et non par ton Père. Et d’abord, est-il vraiment avec toi, veut-il vraiment ton bonheur ; met-il en toi sa joie ? Ces tentations sont les nôtres et en vivant les tentations Jésus vit notre condition humaine. Il nous rejoint dans notre vie de foi connait l’épreuve.
Le récit de Marc se poursuit : ‘il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient’. Ces paroles montrent que Satan est vaincu. Jésus vivait parmi les bêtes sauvages : les promesses de paix du prophète Isaïe (Is 11) sont accomplies : ‘Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau. Le veau et le lionceau seront nourrit ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits même gite. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.’ L’harmonie de la création est rétablie.
Non seulement l’harmonie de la création est rétablie mais ‘des anges servent Jésus’ : les anges relient Dieu et les hommes. L’alliance avec Dieu, commencée avec Noé, est rétablie : elle s’accomplit même. Jésus est victorieux des tentations et de Satan le diviseur.
Le Christ victorieux du mal, de Satan, nous entraine dans sa victoire. Avec lui, nous ne sommes plus condamnés à toujours succomber à la tentation. Avec lui (par lui et en lui), nous sommes sauvés du mal et de la mort. Telle est la bonne Nouvelle !
Comment est-ce possible pour nous ? Écoutons St Pierre. Le baptême nous sauve. ‘Le baptême ne nous purifie pas de souillures extérieures’ : il est plongé de tout notre être dans la passion, la mort et la résurrection de Jésus. En lui, nous sommes pardonnés et le Christ nous permet d’aimer et de nous laisser aimer jusqu’au bout grâce à l’Esprit qui nous est donné. Il nous sauve par la résurrection de Jésus dont nous faisons mémoire, que nous actualisons maintenant en célébrant l’eucharistie.
Nous pouvons comprendre dès lors qu’à peine sorti du désert, le Christ proclame : ‘Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.’ Il est urgent d’annoncer la victoire de Dieu sur Satan et les forces du mal. Et le Christ n’a même pas peur de Hérode qui vient d’arrêter Jean Baptiste. La Bonne Nouvelle est pour tous les hommes. Baptisés, participants de la victoire du Christ sur le mal, nous ne pouvons pas nous taire : ‘malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile’ dira l’apôtre Paul.
Pour nous aider à mieux écouter la Bonne Nouvelle et progresser dans notre conversion ? Mgr Le Boulc’h, notre évêque, nous propose de nous retrouver en petites équipes de fraternité afin de partager trois très beaux passages de la Parole de Dieu ; la rencontre de Jésus avec la Samaritaine en Jn 4 ; la rencontre du Christ ressuscité avec ses disciples sur le bord du lac (Jn 21) et la rencontre de Pierre et du centurion Corneille (Ac 10). Pour en savoir plus et nous organiser, je vous invite à venir mercredi prochain le 21 février, après la messe à 18h 15, en la chapelle capitulaire.
Pour conclure, je vous invite à rendre grâce à Dieu qui vient nous rejoindre dans nos épreuves afin de nous en délivrer. Demandons la force de l’Esprit pour nous laisser libérer et en témoigner afin que notre chemin de Carême soit un chemin de Pâques.
Père Bruno Mary, recteur