19ème dimanche du Temps Ordinaire (C) – 10 août 2025

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AELF : Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

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« Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il arrivera » . Mais de  quelle venue s’agit-il ?  De la venue du Christ, en gloire, à la fin des temps, elle nous semble lointaine, et comment veiller en l’attendant ?  S’agit-il de l’heure de notre mort ? Pourquoi pas ?  Il y a aussi et surtout les irruptions imprévisibles de Dieu dans nos vies, à la faveur d’une rencontre, d’un évènement, d’une lecture …

Souvent, nous ne nous en apercevons pas, occupés  à autre chose, enfermés dans nos habitudes, ne voulant pas être dérangés. Nos croyons que le Christ vient sans cesse dans notre vie, à travers toute chose.

Que les images de jugement ne vous effraient pas, le Seigneur nous dit : « Soyez sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » ..  Il a trouvé bon … Jésus commence par redire le dessein bienveillant de Dieu, son  projet d’amour pour le monde et pour chacun de nous.

St Paul le formule ainsi ; « Dieu  nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ … Il a voulu réunir l’univers entier sous un seul chef le Christ , ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre » et St Jean écrit : « à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu  ».

Ayant redit  ce dessein bienveillant, Jésus donne par les paraboles quelques points de repère, quelques points de vigilance.

« Faites-vous un trésor inépuisable dans le ciel »

Nous disposons de biens matériels, de biens culturels, nous avons des capacités diverses. Dans quel but les utilisons nous ?  Pour accumuler,  les garder jalousement en pensant assurer de cette manière notre avenir et celui de nos proches (l’Evangile, dimanche dernier, montrait la vanité d’une telle attitude) ou bien les utiliser pour construire le Royaume, donnant de notre temps et de  nos ressources.  Nos biens sont-ils en vue du Royaume pour construire un monde plus juste et fraternel ou conditionnent-ils nos vies et deviennent des idoles que l’on sert.

« Là où est ton trésor, là est ton cœur »

Jésus dit également : »Veillez comme des gens qui attendent leur maître à son retour »

Veiller, c’est être attentif à la venue permanente du Christ, en un certain sens elle révèle notre attention, notre disponibilité, notre ouverture à l’autre.

Reconnaître sa présence, ou plus exactement les signes de sa présence, n’est pas immédiat, c’est souvent le fruit d’une relecture . Il faut prendre le temps de s’arrêter comme le patriarche Jacob qui s’éveillant après un songe où le Seigneur s’était manifesté s’écrie : « le Seigneur est en ce lieu et je ne savais pas ».

C’est un appel à relire sa journée pour y voir les signes de la présence de Dieu, une invitation à prendre quelques minutes pour se rendre présent à Dieu et à soi-même et à rendre grâce pour les bienfaits reçus ; les bienfaits de la création, notre vie, le soleil et la pluie qui permettent la vie et la beauté de la création que nous accueillons comme un don de Dieu, les bienfaits de la rédemption, la connaissance du Christ, les sacrements de l’Église et la Parole de Dieu qui éclaire et nourrit, les rencontres, les paroles échangées et les sourires, les gestes de partage et de solidarité dont nous sommes témoins. Nous remettant en mémoire ce que le Seigneur a fait pour nous, les appels reçus et les réponses apportées, nous lui demandons d’ouvrir davantage notre cœur pour marcher à sa suite.

Père Jacques Akonom