19ème dimanche du Temps Ordinaire (B) – 11 août 2024


Textes du jour : 1 R 19, 4-8 —  Ps 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9 — Ep 4, 30 – 5, 2) — Jn 6, 41-51

Pour goûter l’eucharistie, entrons davantage dans le mystère de l’incarnation

            ‘Maintenant Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères’. Le succès d’Élie auprès des prêtres de Baals (divinités païennes) a suscité la colère de la reine Jézabel, épouse du roi d’Israël. Elle le recherche afin de le faire mourir. Notre prophète est découragé :  ‘Maintenant Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères’. Comme le prophète, nous connaissons des moments de découragement. Élie n’en peut plus. Il expérimente alors la fidélité de Dieu à sa promesse, à son prophète. Par deux fois, Dieu lui envoie un ange qui lui donne galette et eau. ‘Lève-toi et mange, car il est long le chemin qui te reste.’ Rien ne vaut un repas préparé par un ami pour vous remettre en forme. Et voilà Élie reparti jusqu’à l’Horeb.

            Jésus révèle la fidélité de Dieu à sa promesse et comme son Père l’avait fait pour Élie, voici qu’il nourrit la foule venue l’écouter. Mais voici que Jésus déclare à la foule : ‘Moi, je suis le pain qui descend du ciel’. Jésus ne nourrit pas seulement la foule avec des galettes et de l’eau… mais il est ‘le pain venu du ciel’. Une discussion s’engage car les auditeurs de Jésus le connaissent. ‘Nous connaissons bien son père et sa mère’ : alors comment Jésus peut-il dire cela ? C’est là toute la question et il faut bien avouer qu’elle n’est pas simple voir scandaleuse pour certains, car ce sujet dépasse notre expérience et nos raisonnements.

            Seul Dieu peut nous révéler cela. Comment ? Il nous le révèle d’une façon surprenante : Dieu se fait homme en son Fils. Il partage notre condition humaine : nos faims, nos soifs, les bons et les mauvais moments de la vie, il se fait contester comme ici quand il dit son identité, ce qu’il est. Et ce au risque d’être méprisé… et de fait, il se fera arrêté, insulté, frappé, cloué sur une croix et connaitra la mort …

            C’est ainsi que Dieu nous aime et vit en communion avec nous. En se révélant ainsi, Dieu nous invite à nous accepter nous-mêmes. Pour entrer en communion avec Dieu, il convient de reconnaitre notre humanité avec ses dimensions géniales et ses faillites : les jeux olympiques en sont un bel exemple. La lumière de l’amour se révèle dans les zones d’ombre de nos manques et de nos pauvretés.

            Nous te les confions Seigneur, avec nos aspirations afin que nous puissions t’accueillir, communier avec toi et partager ta vie avec ton Père.

            ‘Lève-toi et mange’, nous dit le Père comme à son prophète. Soyons fortifiés par ‘le pain qui vient du ciel’ afin ‘de vivre dans l’amour comme le Christ nous a aimés’ (St Paul aux Ephésiens)        

P. Bruno Mary, recteur de la cathédrale Notre-Dame de la Treille