16ème dimanche du Temps Ordinaire (C) – 20 juillet 2025

Textes du jour   >>>>>   SITE AELF


AELF :
Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

————————————————————————————————————————————–

L’unique nécessaire

               A la suite de Paul, je vous partagerai une merveille puis nous nous interrogerons sur ce qui est nécessaire pour ‘séjourner sous la tente du Seigneur’ (cf psaume 14), c’est à dire vivre avec lui.

               D’abord, la merveille. Quelle est-elle ? ‘Le Christ est parmi nous, lui, l’espérance de la gloire !’ (2e lecture) Nous sommes rassemblés en son nom. Il se donne à nous par sa parole, par sa parole faite chair lorsque nous communierons dans un bon quart d’heure. Oui, il est parmi nous. Merveille de la présence du Seigneur.

               Il vient nous visiter comme pour Abraham et Abraham l’a reçu sans le reconnaitre, sous la forme de trois hommes, en mettant les petits plats dans les grands. Or, quel était le grand souci d’Abraham ? Lui et Sara ne pouvaient pas avoir d’enfants et l’âge était là… Abraham a offert l’hospitalité à Dieu et cela a fécondé sa vie. Dieu lui annonce la naissance de l’enfant tant attendu. Isaac naitra quelques mois plus tard. Merveille de l’hospitalité !

               Jésus accomplit ce que Abraham a vécu. Par lui, Dieu vient chez les siens et les siens ne l’ont pas tous reçu. Ici, Jésus est reçu par Marthe et Marie. Le Fils de Dieu se laisse recevoir par des hommes. Il n’y a pas d’annonce de naissance mais par lui, Marthe et Marie sont appelées à devenir fils (filles) de Dieu, à laisser advenir en elle l’humanité nouvelle.

Et voici que Marthe intervient : ‘Cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire.’ Quelle est cette chose nécessaire ? Cette chose nécessaire pour partager la vie de Dieu…

Regardons Marie ? Elle est assise aux pieds du Seigneur et elle écoute sa parole. C’est l’attitude du disciple. La chose nécessaire est d’écouter la parole : pourquoi ? Parce que le service peut entrainer deux dérives qu’exprime la demande de Marthe. La première : être accaparée par les multiples occupations du service. Nous connaissons tous des moments où nous ne savons plus donner de la tête et où nous n’arrêtons pas de courir… Le service devient alors une servitude pour ne pas dire un esclavage. Il nous emprisonne et nous suffoquons. Dieu par sa parole, nous révèle que le service n’est pas un but en lui-même. Le service trouve son but dans les personnes qu’il sert, dans les liens d’amitié, d’amour qu’il cultive. Lors du lavement des pieds (Jn 13), le Christ s’est fait serviteur afin que l’homme participe à sa vie. ‘Si je ne te lave pas les pieds, dit Jésus à Pierre, tu n’auras pas de part avec moi’ – Jn 13, 8 – Par sa parole, Dieu nous apprend à discerner ce qui est important (distinguer ce qui est important de ce qui est secondaire) et ce qui est juste, ce qui est ajusté aux personnes, aux situations, à sa volonté. Examinons nos activités à la lumière de la Parole de Dieu.

Deuxième dérive que montre la réaction de Marthe : la jalousie. Marthe trouve que sa sœur n’en fait pas beaucoup et demande à Jésus qu’elle l’aide. Jésus n’accède pas à la demande de Marthe. Il lui dit : écoute la Parole, met-la au cœur de ton service et tu trouveras le sens (le goût) du service. C’est l’aide de ma Parole qu’il te faut, et non celle de ta sœur.

C’est pour cela que nous sommes ici. Nous avons laissé nos occupations pour venir à la messe. Que le Seigneur nous libère de nos servitudes et que nos activités prennent sens en lui. L’unique nécessaire nous dit Jésus dans saint Matthieu c’est : ‘Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu et le reste vous sera donné par surcroit.’ – Mt 6, 33 –

Demandons à Dieu de « donner à chacun la claire vision de ce qu’il doit faire et la force de l’accomplir. » – Conclusion prière universelle, Missel romain –

Père Bruno Mary, recteur de la cathédrale