15ème dimanche du Temps Ordinaire (B) – 14 juillet 2024
Textes du jour : Am 7, 12-15 — Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14 — Ep 1,3-14 — Mc 6,7-13
Saint Jean Marie Vianney raconte que, dans son enfance, ses parents accordaient l’hospitalité à des prêtres réfractaires au Serment de la Révolution.
Ils venaient en clandestinité.
Leur cœur était brûlant.
Ils n’avaient d’autre trésor à partager que Jésus.
Cette hospitalité missionnaire, cette audace libre, façonnèrent le cœur sacerdotal du petit Jean-Marie.
Le Saint Curé d’Ars ne s’est pas construit à lui seul.
Par ses visites missionnaires, Dieu a mûri son être chrétien préparé par ses parents.
Ainsi va le sens profond de l’évangile de ce dimanche.
Ainsi va le désir de Jésus.
L’annonce de l’évangile doit se vivre de façon dépouillée, afin que ce dépouillement fasse briller l’unique richesse qu’est le Christ.
L’annonce du Christ se propose.
Elle ne doit s’imposer, ni par procédés violents, ni par méthodes conquérantes.
S’il n’est pas accueilli, le missionnaire passe son chemin sans animosité.
L’annonce du Christ s’inscrit dans la rencontre.
Regardez comment une famille peut être transformée quand elle ouvre ses portes aux amis de Jésus.
Il y aura, par exemple, en octobre à Lille un rassemblement national du Mouvement Eucharistique des Jeunes. Les organisateurs cherchent des familles d’accueil.
Les cœurs seront enrichis.
Les liens seront tissés.
Notons aussi que Jésus envoie ses disciples deux par deux.
Remarque essentielle.
Personne ne possède à lui seul « la vérité tout entière » (Jean 16)
Saint Grégoire le Grand insiste : « C’est pour démontrer que l’annonce de l’évangile se vit dans la charité envers l’autre ».
On ne peut prêcher l’Amour si l’on ne témoigne de l’Amour.
Le « deux par deux » est commencement de ce témoignage.
Le commencement !
Nous commençons à peine à devenir chrétiens.
Jésus est aux antipodes du directeur de marketing.
Il ne remet aux disciples aucun discours préfabriqué.
Il leur communique le dynamisme de son Amour.
Les disciples n’engagent pas de grandes démonstrations passant au-dessus des têtes.
Ils reçoivent une autorité venue de Lui.
Allant jusqu’à maîtriser les esprits impurs, guérir les malades.
Le missionnaire, en sa qualité d’être, n’est donc pas dépourvu de force, mais cette énergie lui vient de Jésus. Elle est bénédiction et vie !
Chers frères et sœurs, c’est peu dire que notre société est fragmentée, incapable de s’écouter.
Dans quelques jours, se vivra l’hospitalité olympique de visages du monde entier pour la joie du sport.
Par les vacances, se vivent des rencontres inédites, des solidarités.
Le paradoxe est cruel.
Nos cœurs sont souvent blessés par la rivalité.
Le chrétien doit se ressaisir.
Sa place n’est ni dans la polémique, ni la lâcheté.
Ni le fondamentalisme, ni le relativisme.
Sa grâce vient de plus grand.
Il ne peut éveiller à la conversion s’il ne se convertit le premier.
C’est Jésus dont il communique l’espérance.
Aujourd’hui est fête nationale.
Cette année, un dimanche.
Pour le chrétien, Jour du Seigneur.
Dieu ne se confond à aucun pouvoir terrestre.
Mais Dieu désire que nous vivions en frères.
L’évangile n’est pas de ce monde, mais nous envoie au monde.
Béni soit Dieu le Père de Notre Seigneur Jésus Christ. Il nous a comblés de le connaître. Il nous envoie partager son Amour.
Il ne cache jamais la rudesse de cette mission. Mais elle contient tout.
Thérèse de Lisieux disait : « J’ai compris que l’Amour était la clé de ma vocation. J’ai compris que, sans l’Amour, les apôtres n’annoncent pas l’évangile. J’ai compris que l’Amour embrasse tous les temps, tous les lieux. L’Amour est Tout!… ».
Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde
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Edito mis en ligne 04/07/2024 : https://lille.catholique.fr/actualites/
https://lille.catholique.fr/ete-2024-lamour-est-tout/