Chronique du Recteur #3

A la suite du Christ, passer de la mort à la vie – Vivre le triduum pascal

En ces derniers jours du Carême ce jeudi, ce vendredi et ce samedi appelés saint, durant ce triduum pascal, nous sommes appelés à passer de la mort à la vie à la suite du Christ

Il s’agit d’entrer dans le combat de Dieu. Quel combat ? Nous combattons actuellement une épidémie. Cette épidémie n’est pas une punition que Dieu nous inflige : il ne souhaite pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ! Nous croyons à l’Emmanuel, étymologiquement Dieu avec nous. Dieu combat ce virus. Cela n’est pas évident et nous demande de changer notre regard afin de Le voir. Cette présence de Dieu se manifeste par la conviction profonde que Dieu ne nous abandonne pas. Ce combat de Dieu nous est raconté dans les récits de la passion, notamment celui que nous écouterons vendredi (selon St Jean) et les lectures de la veillée pascale qui nous racontent l’histoire des merveilles de Dieu.

Ce combat nous le menons en présence de Dieu. Il ne reste pas les bras croisés. Chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, nous faisons mémoire du don que Jésus fait de lui-même afin que le mal soit vaincu et que l’homme vive. Chaque eucharistie nous apprend à accueillir le don de Dieu et à lui rendre grâce c’est-à-dire à passer de l’attitude de prendre, de s’emparer à celle de recevoir pour nous donner à notre tour. Père : me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté (cf Hb 10, 7.9).

La Passion de Notre Seigneur nous révèle jusqu’où va l’offrande du Christ : ‘Jésus qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout’. Le jusqu’au bout de la mort sur une croix, croix que nous vénérons le vendredi.

Des moments de silence. Le grand silence du samedi (silence de nos quartiers, de nos villes). Nous éprouvons le silence de Dieu. Silence de l’absence du bien-aimé qui n’est plus : les familles endeuillées en ces jours vivent ô combien, cela. Samedi saint : journée où l’Eglise nous demande de ne rien faire. Laissons Dieu agir.

Silence : écrin pour que retentisse le cri de Pâques. Il convient enfin de passer du silence à la parole. Il est ressuscité ! Il est vivant ! Comme Marthe, la sœur de Lazare, nous pouvons savoir qu’il est ressuscité : nous sommes maintenant appelés à le croire. La résurrection n’est pas un ‘happy end’ qui dévaloriserait les malheurs de la vie nous faisant dire : ce n’est pas grave ; ce n’est qu’un mauvais moment à passer. La passion de Jésus n’a pas été une parenthèse, un passage obligé : Jésus a choisi de vivre sa passion et l’a vécue jusqu’au bout : par la mort il a vaincu la mort. Le crucifié est le ressuscité. La marque des clous sur le corps du Ressuscité en témoigne. C’est ainsi qu’il nous délivre à jamais de la mort.

Belle fête de Pâques, dimanche

P. Bruno Mary, recteur, ce 9 avril 2020