5ème dimanche de Carême (C) – 6 avril 2025
Textes du jour : Is 43, 16-21 — Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6 — Ph 3, 8-14 — Jn 8, 1-11
‘Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?’
‘Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?’ Jésus accomplit cette parole du prophète Isaïe (Is 43, 19) dans sa rencontre avec la femme adultère. Regardons ensemble l’œuvre de Dieu qui fait toute chose nouvelle.
Les scribes et les pharisiens amènent à Jésus une femme surprise en flagrant délit d’adultère. Ils ont une réaction toute humaine : selon la loi, elle doit être lapidée. Ils en profitent également pour piéger Jésus : si Jésus condamne cette femme, s’il se range de leur côté, il s’oppose à l’autorité romaine qui se réserve, à l’époque, toutes les exécutions capitales ; si Jésus gracie cette femme, il s’oppose à la Loi de Moïse. Jésus est ainsi piégé.
En les écoutant, Jésus se baisse et il écrit sur la terre. Ecrit-il une nouvelle loi ? Jésus se baisse pour les rejoindre dans leur humanité. Il finit par leur répondre : que celui qui est sans péché, lui jette la première pierre. Jésus leur permet ainsi de faire la lumière sur leur situation. Ils sont pécheurs comme tout homme et bénéficient de la grâce de Dieu. Ils se retirent les uns après les autres. Reconnaissance salutaire qui les délivre de leur hypocrisie, de leur orgueil, de leur violence. Ils sont sauvés de leur jugement mortifère. Dieu agit en eux et les renouvelle.
Jésus se baisse à nouveau et ne dit rien. Il convient de laisser Dieu agir en elle. Silence afin de permettre à la femme de se mettre en présence de Dieu, en présence de l’amour de Dieu. Elle apprend à être aimée par Dieu alors qu’elle n’est pas aimable. Ses accusateurs s’en vont les uns après les autres à commencer par les plus âgés. Personne ne l’a condamnée.
Jésus ne la condamne pas non plus. Il lui dit : ‘Va et désormais, ne pèche plus’. ‘Désormais, ne pèche plus’ : Jésus distingue le péché qu’il rejette et combat, du pécheur qu’il aime et accueille : ‘Va !’ L’œuvre de Dieu fait de cette femme une créature nouvelle.
Si l’évangéliste nous rapporte cette rencontre, c’est parce que cette histoire est la nôtre : nous sommes souvent prompts à accuser et à condamner. Nous sommes également dénoncés et condamnés. Le mal nous piège également. La miséricorde de Dieu nous est donnée objectivement par le sacrement du pardon. Le pardon de Dieu fait de nous des créatures nouvelles. Nous connaissons à la suite de l’apôtre Paul la puissance de la résurrection du Seigneur.
Nous pouvons dès lors accueillir le témoignage de Paul aux Philippiens (Ph 3, 8-14) : ‘frères tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout bien : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. (…) Une seule chose compte désormais : ‘oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.’ Bonne semaine de Carême, de marche vers Pâques !
Père Bruno Mary, recteur de la cathédrale